Nous sommes déjà à la moitié de notre séjour... et je n'ai encore quasiment rien vu de la ville. A part ce qui se trouve sur le chemin entre chez moi et le supermarché ou l'école de Louloute. Ben oui, je n'ai guère que quelques heures le matin pour faire les courses avec Loulou dans le porté bébé, ensuite il fait 3 heures de sieste (je sais, j'ai de la chance, mais ça, c'est parce que j'en ai bavé pendant un an avec son sommeil pourri, considérons cela comme une juste récompense pour mes mérites!) et ensuite on court rechercher sa sœur dont l'école se trouve à une demi-heure de bus. Et une fois que Louloute est rentrée, pas moyen de ressortir, elle a besoin de cocooner, de se poser à la maison tranquille avec son goûter, de jouer à la princesse (pitié...!). Mais en tous cas, ce séjour est très reposant pour moi. L'appartement est plus petit que le nôtre, le ménage y est vite fait, il y a un lave-vaisselle (ah, je l'avais déjà dit?)...Bref, c'est un rythme très cool. J'en profite pour bloguer un peu plus et pour lire.
Et puis j'ai pu faire encore moins de choses car Loulou a été sacrément malade. Il était complètement aphone, incapable de parler autrement qu'en chuchotant, incapable de s'exprimer par des pleurs, par des rires. Tout était bloqué. (Quand je pense qu'il a peut-être "pleuré" la nuit - enfin essayé de pleurer!- et que je n'ai rien entendu...). Je l'ai emmené chez le médecin (non, non, ne croyez pas que j'ai su me débrouiller toute seule en polonais avec les termes médicaux...non, j'ai consulté un médecin francophone!) (du coup, je ne peux pas trop vous parler des différences culturelles en matière d'exercice de la médecine, parce que le médecin que j'ai vu a fait ses études en France) (par contre la pharmacie en baragouinant mes rudiments de polonais, j'ai testé !)... je disais donc, que je l'ai emmené chez le médecin qui a diagnostiqué:
- une double otite
- une laryngite
- une épiglottite (entre-temps, j'ai googlisé ce terme...et j'ai lu des trucs horribles sur cette maladie a priori hyper grave, si bien que je me suis demandé s'il avait vraiment cela...et pourtant j'ai entendu le doc me dire ce terme, même si ce n'est pas écrit sur le carnet de santé).
Donc anibios et corticoïdes... par inhalation, avec un baby-haller ! Jamais utilisé ce truc avant, autant vous dire que c'est folklo. On a rebaptisé l'objet de torture "la trompette", mais Loulou ne trouve pas ça rigolo du tout !
Ajoutons à cela qu'il a une flambée de molluscums du feu de Dieu. Ce qui ne veut pas dire que le traitement homéo ne marche pas...au contraire, puisque quasiment tous ses molluscums (150 à l'heure actuelle!) sont inflammés, donc en voie de disparition. Il en a beaucoup sur le visage, ce qui serait assez bénin s'il n'avait pas en plus développé une sorte d'eczéma sur les joues et les oreilles... et si une vilaine cicatrice ne persistait pas depuis 1 mois sur sa joue. (Ne me demandez pas ce qui est arrivé... une vilaine maman l'a griffé avec son ongle. Sans faire exprès en plus. Elle était hyper chargée et portait Loulou, qu'elle a essayé de passer de l'autre côté de sa hanche sans lâcher son paquet dans l'autre main. Bref... Mais officiellement, on dira que c'est le chat qui l'a griffé, hein, ça reste entre nous) (oui je sais, j'ai pas de chat...).
Donc mon petit Loulou est bien mal en point, heureusement qu'on ne connaît personne ici sinon tout le monde me demanderait ce qu'il a. La rubéole? La scarlatine? La lèpre?
Mais en fait, il va très bien. Il est vraiment en pleine forme, il monte les escaliers tout seul (sans s'appuyer sur le rampe, ni tenir notre main: tout seul!), il dit plein de mots (enfin surtout la dernière syllabe de ces mots!), il est toujours aussi facile et tendre, sans être collant.
Et ma Louloute alors?
Aaaaah, ma Louloute ! Comme je suis fière d'elle ! Elle s'est une fois de plus adaptée sans difficultés à un environnement nouveau. Pour mémoire: elle va à l'école française de Varsovie. On l'a emmenée, un lundi matin: "Voilà, ça c'est ta nouvelle classe, ta nouvelle maîtresse, bonne journée, on vient de chercher ce soir". AUCUN problème. Pas une seule larme, pas un seul souci d'adaptation, pas un seul matin où elle traîne les pieds pour y aller. Je crois qu'elle s'y sent vraiment bien parce que ça lui rappelle son école en France et parce qu'elle y parle sa langue maternelle. C'est à la fois un endroit inconnu et un endroit connu. Nouveau et familier. Le premier jour, elle nous a dit "mais maman, ils parlent comme à XXX ici !" (XXX étant la "ville" où nous habitons en France). Elle s'est fait rapidement des copines et nous a dit: "C'est super ici, ils sont tous gentils". Bon, je crois que le système du Kindergarten allemand a quand même un peu déteint sur elle. La maîtresse m'a dit qu'elle avait du mal à ne pas parler à tort et à travers, à attendre que la maîtresse ait finit d'expliquer avant d'intervenir, à laisser parler ses petits camarades, à lever le doigt pour prendre la parole... Et c'est vrai que dans son jardin d'enfants à Berlin, comme dans tous les jardins d'enfants, il n'y a presque pas de contraintes de silence, pas (ou peu) d'activités encadrées nécessitant de respecter la parole des autres...Tout s'organise autour du jeu, les activités sont libres. C'est un peu comme une crèche pour les grands en fait, alors que là, dans cette école française, on est clairement dans un système scolaire.. (Je vous reparlerai un jour de jardin d'enfants allemand).De même, je viens la chercher à la garderie vers 15h30 (l'école finissant à 14h30, elle va quand même à la garderie car avec le temps de transport, je serais obligée de réveiller Loulou au beau milieu de sa sieste) et elle voudrait que je reste un peu avec elle à la garderie, dans la salle, à jouer avec les jeux sur place...comme je le fais au jardin d'enfants (parental) à Berlin, où tout est beaucoup plus libre et où les parents peuvent rester autant qu'ils veulent. Et quand on sort de la garderie, il lui prend soudain l'envie de me montrer quelque chose dans sa classe, alors elle déboule dans la salle de classe vide, sans maîtresse...alors que cela ne se fait pas en France ! (pourquoi d'ailleurs?)
J'essaie quand même d'avoir une vie sociale en dehors de mes Loulous, parce que sinon ça serait assez ennuyeux... En fait, le hasard fait que je retrouve ici à Varsovie, un de mes anciens "chefs", me premier chef à vrai dire, de mon tout premier stage à Bonn en...2001 (gloups...ça ne me rajeunit pas!) qui dirige l'Institut Goethe de Varsovie. Nous sommes allés boire un verre hier et avons évoqué le bon vieux temps. Je vais même peut-être faire la connaissance IRL d'une de mes lectrices...une Française expatriée à Varsovie, que je ne connais pas pour de vrai, mais qui m'a écrit un gentil mail et recommandé un café parents-enfants sympa que je compte visiter la semaine prochaine quand Loulou sera de nouveau sur pied.
Voilà, je crois que j'ai fait un petit tour d'horizon à mi-parcours suffisamment exhaustif. J'espère que je ne vous ai pas saoulés (vous êtes encore là, d'ailleurs? ouhou?), mais j'avais besoin d'écrire un billet détaillé pour bien fixer tous ces moments assez uniques dans notre vie... (Surtout la méga maladie de Loulou, j'espère qu'elle restera bien unique !).