Vous connaissez l'angoisse de la séparation, la fameuse "angoisse du 8ème mois". Eh bien on est en plein dedans...sauf que Loulou a 12 mois et que ça dure depuis quelques semaines déjà... Depuis sa naissance, j'ai une relation assez fusionnelle avec mon bébé. C'est sans doute lié à sa personnalité de bébé très câlin, aimant le contact physique, mais aussi au fait que j'ai été plus disponible pour lui que je ne l'ai été pour sa soeur, pour laquelle j'ai repris le travail dès la fin du congé maternité, tout en préparant le CAPES à côté. Mon Loulou, depuis la naissance, il est resté accroché à moi. A la maternité (contrairement à sa soeur, à qui je voulais "ne pas donner de mauvaises habitudes"...qu'on est bête, pour un premier !), il a dormi sur ma poitrine en peau à peau le plus souvent possible (au moins on dormait tous les deux !) et ça a continué les premières semaines. Je l'ai allaité assez longtemps et je suis restée à la maison, choisissant de prendre un an de congé parental pour profiter de lui.
Bon, il ne faut pas croire non plus que son Papa n'a aucune place dans cette relation. Il est également très présent depuis le début, a eu l'occasion de s'occuper de lui à plein temps pendant que je révisais 12 heures par jour pour mon concours (remember : Difficile de ne pas culpabiliser avec ça...Acte II ).
Depuis que je suis de nouveau disponible pour lui, mon petit Loulou nous fait bien sentir qu'il n'a plus l'intention de se laisser approcher par une quelconque personne potentiellement susceptible de s'occuper de lui pendant que sa mère ou son père s'échappe encore en douce faire des choses qu'il aimerait pourtant tant partager avec eux. On ne la lui fait plus. Il est sur le qui-vive, prêt à s'accrocher à notre cou dès qu'il croise un étranger, cherchant à se cacher dans le creux de notre épaule, nous agrippant avec véhémence par le colet. Non, il ne se laissera plus berner.
Il a eu peur de me perdre, à un moment clé de son développement et ça l'a un peu perturbé, mon petit chat.
Résultat, le week-end dernier, lors d'un repas en famille, personne n'a pu l'approcher: ni son grand-père, ni ses oncles, ni ses tantes, pourtant tous bien intentionnés, cela va sans dire. Il a été adorable, certes, pas un pleur, pas une crise, de beaux sourires...mais à condition qu'il soit dans mon périmètre proche....et même idéalement directement dans mes bras.
Pareil: je le confie à la halte-garderie depuis six mois, au moins deux demi-journées par semaine...mais systématiquement, il pleure (et je l'entends jusque dans la rue...du coup, moi aussi, j'ai envie de pleurer)
Et aujourd'hui, le summum: je le confie à une amie pour me rendre en vitesse chez le médecin...et il a pleuré pendant TOUTE la durée de mon absence. (Audrey, si tu me lis, je suis désolée !)
Alors je sais que c'est une étape normale du développement de l'enfant et je dois dire que c'est plutôt flatteur de le sentir si attaché à moi (et à son papa). Je sens que je le rassure et ça me réconforte, moi aussi, dans mon rôle de maman. Mais parfois, c'est lourd (au sens propre aussi, parce que 10 kilos sur les bras, 50% du temps, ça pèse!). J'aimerais le sentir plus serein, plus confiant envers les autres, plus ouvert, moins dépendant de nous.
C'est vrai qu'il est encore petit, mais je suis un peu désarçonnée parce que je n'ai pas connu ça avec sa soeur...
Alors que faire? Eviter les séparations au maximum pour le rassurer sur notre présence et notre disponibilité, lui assurer un evirronnement appaisé?
Ou au contraire, multiplier les occasions de le séparer de nous pour qu'il s'épanouisse aussi au contact d'autres personnes et soit définitivement rassuré sur notre capacité à revenir systématiquement le chercher?
Comment lui donner confiance?
Je n'ai pas envie que ça dure toute la vie non plus !
Enfin bon, ceci dit, il viendra assez vite, le temps où il ne voudra plus des câlins de maman...là je repenserai avec nostalgie au temps heureux où il était scotché à moi...
Photo: BirgitH / pixelio.de