Expatriés…c’est ce que nous serons bientôt. Mais je n’aime pas ce mot « expatriés »…Déjà, ça me fait penser à quelque chose d’extrêmement violent, genre « défenestrés » et en plus, ça suggère l’idée de quelqu’un « sans patrie », apatride, déraciné. C’est peut-être le cas, quand on quitte, un peu à contrecœur, un pays, ou plus généralement, un endroit qui nous est cher, pour gagner un autre, inconnu, a priori hostile, plein de promesses mais aussi de menaces.
Ce n’est pas le cas pour nous.
Nous allons partir mi-septembre pour Berlin où nous passerons une année complète. Monsieur C-cilou a eu la chance d’obtenir une bourse pour poursuivre ses recherches sur l’histoire de l’Allemagne. Et nous allons bien sûr l’y accompagner ! Nous y avons déjà vécu 5 ans (rappelz-vous, je vous en parlais dans cet article) Il y a maintenant 5 ans que nous sommes rentrés en France et jamais l’envie de repartir ne nous avait quittés. Berlin est notre deuxième « chez-nous », c’est pourquoi nous ne ressentons pas ce déménagement comme un déchirement : nous savons où nous allons, c’est un lieu qui nous est cher, où nous avons nos marques, nos points de repères, nos amis. Et nous savons que nous ne partons que pour une période relativement courte. Nous savons où nous partons et nous savons quand nous rentrerons. C’est sécurisant. Moi qui déteste les déménagements, parce qu’ils sont de réels bouleversements dont j’ai toujours du mal à me relever, je ne vis pas les choses comme d’habitude (oui, c’est presque « une habitude », vu que nous avons déménagé 4 fois depuis 2006), je suis plus sereine.
Nous avons trouvé un appartement meublé, un jardin d’enfants pour ma Louloute (nous avons finalement opté pour un jardin d’enfants « purement » allemand, après avoir hésité avec un jardin d’enfants franco-allemand, donc bilingue. En espérant que son immersion dans la langue ne pose pas trop de problèmes), nous connaissons les lieux, nous connaissons des gens, tout est balisé.
Nous sommes heureux de présenter « notre » Berlin à nos enfants, de les voir évoluer dans une autre culture, une autre langue. Ma fille va pouvoir enfin réaliser son rêve et faire de la danse …et moi aussi, je vais m’y remettre. Je vais retrouver mon école de danse, mon coiffeur à 10 €, mon homéopathe bien-aimée, mon brunch dominical préféré, mes lacs chéris, mon marché du dimanche sur la Winterfeldplatz, la Bionade, les Sushis à prix d’ami, les pizzas à 2 ,50 €, les cours de polonais et bien sûr : mes amis.
Finalement, il n’y a qu’une chose qui sera peut-être difficile dans cette nouvelle aventure… à savoir ne pas chercher à revivre la vie qu’on avait là-bas il y a cinq ans, au risque d’être déçus. Nous avons changé, nos enfants sont là, la ville a changé, les gens aussi…
Mais Berlin restera toujours Berlin….